Corinne LHOSPITAL-SENAC   -   "CONIE" Ecrivez-moi Facebook  Instagram
mon actualite
 

 

Carmen

En mes nuits qui palissent
J'ai souhaité le moment se figer.
Pour qu'un instant, se finisse,
Son souvenir de m'habiter.

Je vois seul son prénom devant,
Et frêle silhouette de dame âgée.
Ce noir foulard dont elle était parée,
Jupe longue, et jambe en collants.

Le reste, le temps me l'a ôté,
Se peut-il que tant d'amour
Dans l'océan à présent échoué,
Celui de mes années qui courent ?

Sa main rugueuse et abîmée,
Sur mon visage en frisson caressé,
L'odeur forte de son corps malmené,
Ces années tant de fois appelées.

Seulement son prénom devant,
Sur chaque sentier, à chaque levant,
Carmen, mon enfance bien aimée.



Je dis ce que je suis d’émotions et d’instincts dans mes toiles, et je ne réclame d’autre légitimité que celle d’être libre avec mes pinceaux.
Je peins comme je respire, au-delà des courants, des codes, et des modes, et c’est la sincérité de mon geste qui parlera à la fin je l’espère.
Je suis instinctive, il n’y a aucune préméditation ni posture dans ma peinture.
Je travaille le ressenti au travers des couleurs douces de mes émotions.

Ma peinture est primitive au sens brut de l’acte, mais elle est sensuelle et émotive, voire épidermique.
Elle raconte des histoires qui parlent comme les chansons de Nougaro font rire ou pleurer.
Comme l’adulte en nous qui appelle l’enfant qu’il a laissé.


Les bougainvilliers

Quelque chose est entré dans le huis-clos de l’atelier.
Un goût de cendre sur une mer asséchée,
Frisson de peur a posé son manteau nuageux.
Ouvrir la porte, reprendre l’histoire au fond des yeux.

Dans l’ocre rouge du sable une petite fille apparaît.
« Je me sens si seule, alors je suis plusieurs,
J’invente des récits bruyants et animés,
Des lieux de rire et de passion habités.
Plus tard j’y mettrai des couleurs et un nom
Je les lisserai sur des toiles et des cartons.
Ce seront les mots et forces de mes émotions ».

Qui es- tu ?
« Je suis toi et tu es moi, je suis le début et la fin,
Je suis le temps d’avant et le temps d’après,
Je suis ton rire et tu es mon chagrin.
Je marche à tes côtés sur tous les chemins
Nous sommes ensemble depuis tant d’années,
Je t’ouvrirai la porte des bougainvilliers ».


Bellezeimère

C’est une histoire d’amour et de ténèbres,
Attendre sans cesse de celle de qui je suis
Des mots d’amour à sa porte enfuis,
Se défaire et mourir d’espérer.

C’est une histoire d’amour et de ténèbres,
De tout ce temps passé à imaginer
Ses bras enroulés et ses baisers posés,
Le temps d’amour et le temps ténèbres.

Bellezeimère
En elle je ne veux plus me fourvoyer
A l’heure d’après quand naissent les cheveux blancs.
De n’avoir reçu de celle de qui je suis, l’heure est passée.
A celle qui est de moi je veux donner maintenant
Mon amour infiniment.


Entrons sans frapper

Nous serons chez nous si nous le voulons bien.

Sur le palier il y a tant de craintes,
De doutes, de frissons et de plaintes.
La main qui tremble sur la poignée,
Visions dans un monde tourmenté.

2019 Entrons sans frapper.
Nous serons chez nous si nous le voulons bien.
Notre histoire d’amour et de pénombre
Finira bien par lasser les ombres.

Entrons sans frapper : c’est fait.
Je Nous souhaite une bonne année.



Dans ce cœur rugueux il y avait un jardin,
Sobre et modeste, discret c’est certain.
Je n’en goûtais que l’écorce amère
Le poids des chaînes, et la couleur du fer.

Peu à peu, lentement, une sorte d’ouverture
Et ce cœur doucement s’est pris de lumière.
J’y ai vu soudain la couleur de l’azur
D’un horizon promis d’émotion entière.

Dans ce cœur il y avait un jardin.

Vois-tu, nos années derrière
A jamais sont perdues, mon Frère.
Mais si nous l’arrosons enfin,
Assurément seront nos années devant.


Lindos

J’ai regardé l’argent déposé sur mes cheveux.
J’ai pensé à ceux que j’ai aimés qui s’en sont allés,
Au temps qui m’a manqué pour leur dire que je les aimais.

Je revois le visage de mon père perdu dans ses pensées
A ce monde intérieur qu’il s’était fabriqué
A cette drôle de couleur délicate qu’il m’a léguée.

J’ai perçu cette fatigue peu à peu s’imposer
Ce goût de lassitude lentement arriver
Et j’ai enfin pensé les armes déposer.

Je ferai la paix avec les bougainvilliers et les hibiscus
De l’autre côté de la méditerranée.
Et j’irai dormir à Lindos.



Le bout de son nez

Un temps certain que j’avais perdu le bout de son nez.

Sur le fil de mes yeux, au creux de l’oreille, à mes côtés,
Je ne cessais de la chercher, la dessiner, l’interpeller.
Nous restions comme deux êtres lune et soleil
Notre rendez-vous manqué, et tant de nuits de veille.

Un temps certain que j’avais perdu le bout de son nez.

Soudain sur l’épaule délicatement un léger frisson,
Et puis le menton caressé pour prendre aplomb,
Le front survolé dans une pluie de lumière alentour,
Sur ma tête Ma Petite Etoile est de retour



Les diables de l’histoire présente

Quelque chose vient d’entrer dans le huis - clos de l’atelier,
Cheval de Troie a forcé le silence de mon ciel étoilé.

Ocre noir brutal assombri du clan d’orages
Souffle violent du vent mauvais soulevé au large.
Et la pluie. La pluie soudain, forte, flots de ravages
Ici et là toujours draine des torrents de dommages.
Je vois les regards s’enfuir et les sourires perdus
J’entends les paroles muées en discours de défiance.
Les vérités de chacun piétinent d’autrefois la confiance
Pour assembler et former un seul ton convaincu.

Quelque chose vient d’entrer dans ce monde tourmenté
Les diables de l’histoire présente Cheval de Troie a déployé.

Pourquoi je peins, je l’ignore.
A chaque toile reste entière la question posée.
A chaque toile du renoncement les limites repoussées.
Peindre encore et encore pour que portes et fenêtres
En la maison « Regains » soient transformées peut-être.



Otage

Je pense à Sophie que je ne connais pas.
A aimer je me prends entrer dans ses pas.

Petit point harassé dans ce désert damné,
Force qui vacille près du fracas de ses geôliers.
Le temps, l’espace, l’indicible ne sont rien
Tant qu’un matin neuf chaque fois te revient.

En milieu de nuit glacée du vent mauvais
Tu perçois le battement de ton cœur
Pour que du dernier ne soit pas l’heure.
Ton souffle suivant redevient le premier.

Je pense à Sophie que je ne connais pas
A aimer je me prends inventer cela :
Un avion se poser ton retour à jamais.

Cela ne peut qu’arriver puisque je l’ai imaginé.



Petit Poucet

Sur son chemin de perdition
Petits cailloux il déposait.
Ceci, croyait-il, lui permettrait
Par ce moyen de retourner.

Les passants le regardaient
Et aussi ils se gaussaient :
Que de cailloux couchés !
Parfois même les disposaient.

Vint alors un esprit bien avisé
Et d’amitié tout possédé.
Il ramassa les pierres
Et les jeta à la rivière.

Puis dans les yeux il dit : Poucet !
Ton chemin est effacé,
Car nul besoin de le tracer :
Il est ici à commencer.




Me semblait-il, depuis longtemps l’heure était passée,
Après tous les bruits, les luttes, les larmes.
Il n’en est rien.

Faut-il y voir un combat sans fin ?
Celui qui porte les femmes,
Elles, et Elles encore après Elles,
Sur leur chemin d’humanité.
Etre humain, femme, artiste, et harcelée,
Ce sont les quatre point cardinaux
Pour lire entre les lignes,
Entendre au travers des mots,
Voir au milieu des images.

Et combattre pour l’absolu,
Cet ouvrage sans concession,
Sans cesse défait, sans cesse à faire,
Nos années derrière, nos années devant.
A ceux qui sont à nos côtés nous donnons la légèreté
Et souhaitons bonne continuation aux autres.



Corsica

C’est une vielle dame d’élégance infinie, plantée en milieu de Tyrrhénienne.
Depuis combien de temps est-elle là ? Nul ne le sait.

Ses cheveux sont de sel que portaient les marchands en escalier d’Aragon,
Et sa voix rauque qui vient de ses entrailles se fait chant de passion.

Parfois son cœur s’emballe quand le maquis s’embrase,
A la mer elle court sur les chemins des criques.

Aux petites heures du jour la paix s’est déposée,
Pour des années recommencées.

De quoi son sourire est-il fait ? Nul ne sait.
Tant de magie à jamais conservée.



A tire d’Elle : hommage

Vous êtes si intimidante que l’on n’ose vous appeler Simone.
Tout a été écrit sur vous, votre parcours, votre œuvre
Qu’il faut se poser là.

Je vois vos yeux à la tribune, clairs et puissants à la fois.
Car c’est cela votre force :
Changer le plomb en or, forcer la pénombre et créer la lumière.
On se prend à croire au possible, et à penser que ce sera.

Puissiez-vous Madame, de temps à autre vous retourner
Et promener votre regard tranquille sur nos petites choses.




Aux petites heures du jour,
Quand le bleu cède le pas au jaune qui s’avance,
Deux ou trois choses à vous dire.

Au-delà du temps et des lassitudes,
Au-delà des diables de l’histoire présente,
Et de cette envie de renoncer,

Il y a cette toile immense qui m’envahit soudain.

Et je ferme mon esprit à tout ce qui n’est pas elle,
Je ne suis que le pinceau, elle est la palette entière
De mes couleurs d’éclats de vivre.




Je vous présente ma dernière histoire
"CARRE DE PAONS A MAURICE".

Aux petites heures du jour, chez Mo le temps s'est arrêté.
L'espace d'un instant, l'infini s'est présenté.
Il faut se dépouiller.

CARRE DE PAONS, pour faire la roue,
Pour exister encore et encore.

Il est plus que jamais essentiel dans ce monde tourmenté
de créer nos émotions.

Tant que nous créerons des émotions nous resterons vivants.



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